L'Algérie au banc des accusés El Watan, 10 novembre 2004
Précisant statuer en audience publique, il siégea à huis clos en n'autorisant l'accès qu'aux personnes invitées. L'audience traitant d'une question publique se déroula dans un cadre privé. Curieux traitement aussi privé d'une question aussi publique. L'opacité contraste avec la défense des droits de l'homme qui requiert la transparence. Le peuple ne juge pas à huis clos. Cette institution prenait moins l'allure d'un tribunal populaire que d'une société secrète. Déclarant opérer selon le principe du contradictoire, il a préparé et géré le dossier à sens unique et ce en omettant de convoquer la défense de l'Etat algérien. Le principe du contradictoire, l'obligation d'instruire et juger à charge et à décharge ainsi que les droits de la défense ont été allégrement violés. Ce procès a été un défilé de témoins à charge connus pour leurs positions qui ne manquent pas de courage ni de noblesse, mais qui sont tous connus pour une mise en cause de l'Etat algérien et notamment de son armée dans les drames qui ont ensanglanté le pays. Citons notamment Ali Yahia Abdennour, Salima Ghezali, Francois Géze-Habib, Souaïdia, Lahouari Addi, Salima Mellah, animatrice d'Algéria Watch. La crédibilité du procès souffre d'un déficit de contradiction. Les débats à l'intérieur de l'enceinte sans être houleux ont du être intéressants même si tout allait à sens unique. L'Etat algérien n'avait ni de témoin à décharge ni de défenseur comme le stipule la procédure du tribunal et les garanties d'un jugement équitable. Cette carence entache le procès de nullité absolue. A côté de l'absence de l'accusé qui annule l'instance, une autre omission dans les chapitres des faits et des victimes sème la suspicion et le doute. Les victimes du terrorisme brillaient par leur absence ; aucune d'elle n'a été appelée à la barre, elles n'ont pas suscité la compassion de ceux qui ont déclenché la procédure, je ne cite personne, cherchez les plaignants. Déplorable discrimination dans le malheur. Cette omission faisait l'impasse et passait sous un silence honteux tous les crimes et massacres inoubliables de la horde terroriste dans ce pays exsangue. Finalement beaucoup de choses laissent planer le doute sur ce procès fictif et quelque part un peu faux. Cette façon d'organiser laisse planer une suspicion légitime quant aux intentions des initiateurs. Une volonté de faire la vérité et rendre justice ? Ou instaurer, non pas un débat, mais une rencontre partielle, partiale avec un préalable parti pris ? Nasr-Eddine Lezzar Voir: www.algerie-tpp.org
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